Voici des exemples de « remèdes qui apaisent la douleur, ou anodins, outre les hypnotiques et les narcotiquesHenricus Regius, Medicina et praxis medica, editio tertia, Utrecht, Theodori ab Ackersdijck, 1668. » tirés de Regius, auteur d’un traité de médecine pratique du 17e siècle :
des racines, telles que guimauve, lys, mauve,
des feuilles, comme le sureau, la giroflée, l’aneth,
des fleurs : camomille, molène, crocus…
des graines et farines : lin, fenugrec, blé, orge…
des produits animaux, avec le lait, le beurre, le suint, le jaune d’œuf,
des huiles : olive (avec macération de rose ou jasmin), amande douce…
La liste des anodins peut varier. De même que leur mode d’administration. Souvent mélangés avec du vin ou de l’eau de vie, ils pouvaient aussi bien être appliqués localement, par exemple sous la forme de liniment, de cataplasme ou fomentation, que par voie interne, en décoction, électuaire (pâte molle), clystère (voie anale) ou pessaire (voie vaginale).
Pour les douleurs les plus fortes, ces substances étaient mélangées avec du laudanum, une préparation à base d’opium jugée peu coûteuse. Le médecin Paul Dubé (1669) estime que, dans les campagnes, les malades les plus pauvres peuvent s’en procurer aisément.